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Séminaire général de l'axe SHS - en présence d'Alain SUPIOT
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Le 08 novembre 2024 de 14:00 à 17:00Campus Tertrefalse false
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de 14h à 17h, UFR Droit - Bât. B - salle 358 (3ème étage)
Séance 7 : - L’État social : l’œuvre de justice comme force historique
Cette septième séance prolonge et conclut le temps de théorisation de cette édition 2024 du séminaire général consacrée au droit. L’enjeu tient ici à échanger avec Alain Supiot, juriste, professeur émérite du Collège de France, sur l’altération de la conception de l’État qu'implique une vision sociale du droit, telle que développée dans son œuvre. Celle-ci ne vise pas à entretenir un rapport nostalgique à l'État social d’antan, mais bien davantage à puiser dans l’histoire, suivant là l’hypothèse de résonance des crises du passé et du présent qui a guidé notre enquête collective, pour repenser l’architecture des institutions au regard de notre présent critique signant l’échec de ce qu’on peut nommer la fiction néolibérale. C’est de cet horizon que participent déjà les “débordements” actuels de l’ordre juridique par le droit social, auxquels les discussions des séances précédentes n’ont cessé de nous ramener. Ils rappellent et pressent de rendre au droit, tant sur le plan de la conscience collective que de l’entendement savant, sa qualité d’expression symbolique de la solidarité constitutive de toute société, à rebours de la réduction que lui a imposée la gouvernance par les nombres à une pure technique indexée sur l’efficacité comptable et sur l’illusion d’une régulation sans institution. En ce sens, cette séance autour des travaux d’Alain Supiot et en sa présence offrira l’occasion de préciser les termes d’une altération de l'État dont on a compris qu’elle tient à le socialiser. Loin de se résoudre à n’être que l’émanation du Léviathan ou l’instrument de la loi du Marché, le droit vivant ne peut qu’être l’expression de la société politique, au quotidien et dans ses différents secteurs - notamment dans ce lieu éminent pour la solidarité des modernes qu’est le travail, mis par Supiot au centre de ses réflexions. C’est en effet sur ce terrain qu’on peut mieux saisir à la fois les tensions pratiques engendrées par le néolibéralisme tout comme les aspirations émergentes vers une forme renouvelée de justice sociale, idée-force toujours susceptible d’orienter à une réinvention de l’État social.
Avec l’aimable participation d’Alain Supiot, juriste, Professeur émérite du Collège de France - Membre d'honneur de l'UMR CNRS 6297 Droit et changement social.
Plan de la séance
- Synthèse et relance de la problématique. L’actualisation du droit social comme re-socialisation de l'État (Johan Giry)
- Usages et fonctions du droit à l'ère de la gouvernance numérique. L'apport de l'anthropologie juridique d'Alain Supiot (Gildas Renou)
- Discussion croisée autour des trois textes d’appui communiqués en amont.
- Conclusion du temps de théorisation (Francesco Callegaro)
- Annonce du Festival Lieux sensibles, autour du droit des biens communs, en présence d’Álvaro García Linera (Sébastien Urbanski)
Textes d’appui
- Alain Supiot, « Le travail n’est pas une marchandise. Contenu et sens du travail au XXIe siècle », Revue internationale du Travail, vol. 160, no. 1, 2021, pp.1-20.
- Alain Supiot, « L'esprit des lois à l'époque globale », Revue internationale de Droit Économique, n°3-4, 2023, pp. 5-22.
- Alain Supiot, « Conclusion », in La gouvernance par les nombres. Cours au Collège de France (2012-2014), Paris, Fayard, 2015, pp 304-310.
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