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Le projet Estuaire veut créer un réseau d'autoconsommation collective d'énergie à Saint-Nazaire
À travers ses laboratoires IREENA (Institut de Recherche en Energie Electrique de Nantes Atlantique) et LTeN (Laboratoire de Thermique et Énergie de Nantes), Nantes Université est partenaire du programme ESTUAIRE aux côtés d’Akajoule, de MAN Energy Solutions, du Grand Port Maritime de Nantes-Saint-Nazaire et de la CARENE. Ce projet de Smart Grid veut permettre de récupérer l'énergie fatale produite par MAN ES et de la redistribuer dans un réseau d'autoconsommation collective sur le site du port. Chaque bâtiment de ce réseau est consommateur ou producteur et consommateur. Les laboratoires IREENA et LTeN sont intervenus dans le design de ce réseau, mais aussi sur les aspects techniques et réglementaires. Une coopération exemplaire entre les différents acteurs pour un projet qui serait une première à l'échelle nationale !
MAN ES à l'initiative du projet Estuaire
Un questionnement qui a débuté en 2018, émis dans un premier temps par le bureau d'étude Akajoule via le projet OPTIMISME puis consolidé par la société de MAN Energy Solutions. Sur le Grand port de Saint-Nazaire, les moteurs des bancs d'essai de MAN ES dégagent une importante quantité d'énergie qualifiée comme "fatale", non récupérée et non revalorisée.Pour Jacques Perret, business developer chez MAN ES France :
Guillaume Accarion, fondateur et président d'Akajoule, ajoute :Cette énergie fatale est produite en grande quantité dans nos bancs d’essais sur notre site de Saint-Nazaire, qui assemble et essaie les machines 4 temps les plus puissantes du groupe, jusqu’à 26 mégawatts. L’idée de départ consistait à convertir cette énergie fatale en électricité pour la valoriser.
L'objectif est clair : associer différents acteurs de la zone industrielle dans un circuit d'autoproduction et d'autoconsommation collective d'énergie fatale revalorisée, avec la mise au point d’un modèle décentralisé de production et de vente d’énergie.Il fallait faire quelque chose de l’électricité fatale produite par les essais de moteurs. Toutes les briques se sont associées assez naturellement avec le soutien de l’ADEME. On a même été au-delà avec la proposition des boucles d’électricité locales. Nous avons étudié différents modèles économiques. Et nous avons créé une ossature de projet collaboratif.
De gauche à droite : Guillaume Accarion (Akajoule, dirigeant), Jonathan Schiebel (Akajoule, responsable R&D), Jacques Perret (MAN ES, business developper), Anthony Roy (IREENA, maître de conférence et Jean-Christophe Olivier, IREENA, maître de conférence HDR)
Un projet concrétisé avec laboratoires de Nantes Université
Pour concrétiser l'étude de cas, MAN ES et Akajoule ont fait appel aux chercheurs du laboratoires IREENA pour élaborer un modèle technico-économique viable, avec le soutien du LTeN pour les aspects thermiques et hydrogène.Jean-Christophe Olivier, maître de conférence HDR, considère avoir joué un "effet levier" dans ce projet en allant au-delà et de l'étude de cas de MAN ES pour s'intéresser à la faisabilité d'un scénario d'autoconsommation collective à plus grande échelle sur le site industriel, englobant 12 bâtiments appartenant aux Chantiers de l’Atlantique, au Grand Port de Nantes Saint-Nazaire, au groupe de logistique IDEA et à MAN ES :
Chaque entité, chaque bâtiment peut devenir producteur d’énergie. Nous avons imaginé des panneaux photovoltaïques sur les toits. Le port off re d’énormes surfaces pour accueillir des panneaux, mais il a peu de consommation propre. IDEA a peu de potentiel de production mais des besoins importants… D’où l’idée de réfléchir à l’autoconsommation collective.
Une telle opération d’autoconsommation collective dans une grande zone industrielle serait assurément une première nationale. Une perspective autorisée par la robustesse des données économiques traitées par l’IREENA.