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JO de Paris 2024 : la question du dopage génétique décryptée par un chercheur nantais
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Le 15 avril 2024false false
A quelques mois de l’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024, le dopage génétique est devenu une préoccupation concrète pour les organisateurs, même si, à ce jour, aucun cas n'a été officiellement détecté. Est-il réellement possible pour les athlètes d’y avoir recours ? Si oui de quelle manière ? Bruno Pitard, chercheur en thérapie génique à Nantes Université et directeur de recherche CNRS à au laboratoire Immunology and New Concepts in Immunotherapy (INCIT - Nantes Université - Inserm - CNRS) a récemment apporté son éclairage sur ces questions à Radio France International (RFI). Décryptage.
Avec les progrès affichés par cette technologie depuis cette découverte, il existe des moyens d'apprendre plusieurs choses à l'organisme, et notamment de produire naturellement de l’EPO, sans avoir besoin de prendre de médicaments. L'EPO est une hormone produite principalement dans les reins et qui joue son rôle au niveau de la moelle osseuse. Appliquée au domaine médical, elle est aujourd’hui utilisée pour traiter les patients souffrant d'insuffisance rénale et d'anémie en augmentant le nombre de globules rouges dans le sang. Appliqué au domaine sportif, l’EPO permet d’oxygéner les tissus et d’améliorer les performances des sportifs.
Grâce à l’ARN messager, un "dopage génétique" est donc possible même si, rappelle Bruno Pitard, cela reste encore théorique, que des tests cliniques validés n'ont jamais été réalisés sur l'homme et que cette technologie est difficile d’accès pour les sportifs, les expérimentations menées sont uniquement réservées aux laboratoires à des fins de recherche. "Il y a quelques années, cela me paraissait futuriste, mais il est normal que les laboratoires antidopage s'intéressent à la question. Petit à petit, nous nous rapprochons de plus en plus de choses possibles et réalisables chez l’humain."