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Eco-anxiété : quand nos émotions nous poussent à agir pour la planète
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Le 10 septembre 2025false false
Et si une partie de la réponse aux enjeux de transition écologique venait de nos émotions ? Dans le premier rapport du Groupement International d’Experts sur les Changements de comportements (GIECo) publié en juillet dernier, deux chercheur.es nantais du Laboratoire de Psychologie des Pays de la Loire (LPPL - Nantes Université - Université d’Angers) expliquent comment la gestion de nos émotions face à la situation impacte notre capacité à agir pour la planète et comment l’éco-anxiété en particulier peut aussi être un levier.
Dans un des chapitres de ce rapport, coordonné par deux chercheur.es du Laboratoire de Psychologie des Pays de la Loire (LPPL - Nantes Université - Université d’Angers), les expert.es se sont intéressé.es au rôle et la place de nos émotions, et plus particulièrement à la manière dont notre système émotionnel nous pousse (ou non) à agir. "Face au changement climatique, chaque personne réagit différemment pour faire face à la situation", explique Hélène Jalin, docteure en psychologie et chercheuse au LPPL et coordinatrice du chapitre. "Soit on accepte, soit on nie la réalité."
A la base de cette réaction, on retrouve le stress, ressenti de manière plus ou moins importante par certaines personnes, de manière consciente ou non. "Certaines personnes vont ressentir davantage de stress que d’autres face à l’incontrôlabilité de la situation climatique", souligne Arnaud Sapin, doctorant au LPPL. "Si la menace qui pèse sur la planète leur parait vraiment trop grande, elles vont se réfugier dans le déni et refuser de reconnaitre ce que cette crise implique. Les récits culturels et sociaux vont avoir tendance à renforcer et entretenir ce déni."
La stratégie payante de l'action et de l'engagement
Si nier la réalité peut permettre d’atténuer les effets de ce stress et de l’éco-anxiété, cette stratégie ne peut cependant fonctionner qu’à court terme selon les experts. A l’inverse, agir, s’engager voire même militer peut s’avérer plus payant à plus long terme. "Se confronter à la réalité de la crise va générer davantage de stress dans un premier temps", souligne Hélène Jalin "mais sur la durée cette stratégie va être beaucoup plus efficace individuellement et collectivement. En agissant, on arrive à se faire du bien."Mais alors que penser de nos comportements quotidiens comme trier ses déchets ou utiliser le vélo plutôt que la voiture ? "Les comportements que nous avons et les gestes que nous faisons tous au quotidien ne sont pas à minimiser", rappelle Arnaud Sapin. "Même s’ils existent des formes d’engagement plus militantes, ces comportements participent aussi à l’effort de transition. Plus on agit, plus on réagit. Tout cela est un cercle vertueux !"
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Mis à jour le 11 septembre 2025.