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Décarbonation maritime et transitions durables : Nantes Université en mission stratégique à Bruxelles
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Du 19 au 22 mai 2025, une délégation de Nantes Université s’est rendue en Belgique et aux Pays-Bas dans le cadre de la mission “TRAINsitions”, un voyage d’étude européen organisé par Nantes Saint-Nazaire Développement. Trois villes emblématiques - Bruxelles, Liège et Rotterdam - ont servi de terrain de découverte et d’inspiration pour cette initiative bas carbone tournée vers les transitions environnementales, économiques et sociétales.
Une université au cœur des dynamiques européennes
Par sa participation à la mission "TRAINsitions" et à l'événement au Parlement européen, Nantes Université confirme sa volonté d’être un acteur de référence dans la transition écologique, en France comme en Europe. Au cœur de cette mission : renforcer les coopérations européennes, construire un collectif autour des transitions à impacts positif, et promouvoir les innovations académiques et industrielles du territoire en matière de transition énergétique. Nantes Université y a joué un rôle central, aux côtés de 60 autres acteurs régionaux - dirigeants d’entreprises innovantes, chercheurs, institutionnels - tous engagés dans la transformation durable de nos sociétés. En associant la force de la recherche interdisciplinaire à un ancrage territorial fort, Nantes Université illustre pleinement sa capacité à répondre aux grands défis de notre temps.
Un temps fort européen autour de la décarbonation du maritime
Moment phare de cette mission, la journée du 19 mai s’est articulée autour d’un événement scientifique au Parlement européen, accueilli par le député européen Christophe Clergeau, président de l’intergroupe SEArica (Seas, Rivers, Islands Coastal Areas) et co-organisé par Nantes Université. Intitulée "Décarbonation du transport maritime à l’horizon 2050 : le rôle des politiques publiques et de l’innovation technologique", cette conférence a rassemblé une centaine de participants issus des institutions européennes, du monde académique et de l’écosystème maritime bruxellois.
Dans son allocution d’ouverture, Carine Bernault a rappelé l’ambition de Nantes Université : proposer une approche intégrative et systémique de la transition maritime, en s’appuyant sur la richesse de ses disciplines - ingénierie, économie, droit, sociologie, sciences politiques - mais aussi sur une culture de la collaboration entre académiques, industriels et acteurs publics, une spécificité du territoire nantais. "Décarboner le transport maritime ne se résume pas à un défi technologique. C’est aussi un défi économique, juridique, social et territorial", a-t-elle souligné.
Le cluster CARGO : une dynamique collaborative au service de la transition
Symbole de cette approche interdisciplinaire, le cluster CARGO, financé par l'I-SITE NExT, joue aujourd’hui un rôle moteur dans l’écosystème scientifique nantais. Il fédère des chercheurs de plusieurs laboratoires autour de projets structurants et favorise les interactions avec les acteurs socio-économiques du territoire.
Les interventions de Pierre Marty (LHEEA) et Rodica Loisel (LEMNA) ont illustré la complémentarité des expertises mobilisées. Le premier a dressé un panorama des innovations technologiques à l’étude – propulsion vélique, e-fuels, hydrogène vert, captage de CO₂... – tout en insistant sur l’absence de solution miracle. "Il n’y a pas de “silver bullet” pour décarboner le maritime, mais un nécessaire mix de technologies selon les types de navires et leurs routes". La seconde a abordé les dimensions économiques et géopolitiques du sujet, évoquant notamment les effets des politiques publiques européennes sur les stratégies des armateurs et les enjeux de souveraineté énergétique.
Valorisation des partenariats territoriaux
À travers les différentes tables rondes, les acteurs ligériens ont pu mettre en lumière l’écosystème structuré qui fait aujourd’hui de Nantes un territoire de référence en matière de transition maritime. Jean-Baptiste Avrillier a ainsi rappelé les collaborations historiques de Centrale Nantes avec des industriels tels que MAN Energy Solutions, CMA CGM, Bureau Véritas, Zéphyr & Borée, ou encore les startups innovantes Farwind et Ecomer Data. Il a également évoqué la nouvelle formation en ingénierie océanique portée par Centrale Nantes, illustrant l’adéquation entre les besoins du secteur et l’offre de formation.
De son côté, Jean Zanuttini, président de NEOLINE, a partagé l’exemple emblématique de sa compagnie de transport maritime à propulsion vélique, soulignant les limites actuelles des réglementations et l’accès difficile aux financements européens pour des structures innovantes mais encore jeunes.
Une prise de parole engagée pour la recherche européenne
La journée s’est conclue par une prise de parole de Carine Bernault à l’Hôtel de Ville de Bruxelles, en présence de plusieurs responsables politiques belges et européens. Elle y a défendu l’importance des alliances européennes d’universités, en particulier EUniWell, dont Nantes Université est membre, et a plaidé pour un financement pérenne et ambitieux de la recherche, y compris fondamentale. "Il n’y a pas d’innovation sans science libre", a-t-elle déclaré, soulignant le rôle crucial des universités dans la construction d’une Europe souveraine, démocratique et résiliente.
Une délégation académique engagée pour les transitions
Les représentants de Nantes Université dans la délégation incarnent l’engagement fort de l’établissement pour les enjeux de transition :
- Carine Bernault, présidente de Nantes Université
- Jean-Baptiste Avrillier, directeur de Centrale Nantes
- Frédéric Jacquemin, vice-président Innovation et Partenariats
- Serge Defois, vice-président Stratégie et Développement
- La chercheuse Rodica Loisel (LEMNA, IAE Nantes) et le chercheur Pierre Marty (LHEEA, Centrale Nantes) tous deux co-porteurs du cluster interdisciplinaire CARGO, créé en 2023 pour fédérer les initiatives scientifiques autour de la décarbonation du transport maritime.