Conférence grand public "MASLD ou maladie du foie gras, une maladie silencieuse : comprendre pour mieux prévenir"

La maladie hépatique associée à un dérèglement métabolique est nommée de façon plus populaire "maladie du foie gras" ou jusqu’il y a peu "maladie non-alcoolique du foie". En anglais, elle se dit "Metabolic Dysfunction-Associated Steatotic Liver Disease" ou MASLD. Il s’agit de l’atteinte hépatique la plus fréquente, affectant près d’une personne sur trois dans le monde. Le foie est un organe clé dans l’organisme : il participe à la filtration des nutriments provenant de la digestion et fournit l’énergie nécessaire aux autres organes sous forme de sucres, de lipides ou de protéines.

Un foie sain ne contient pas ou très peu de lipides. Si les cellules du foie contiennent plus de 5 % de graisses, on parle alors de stéatose hépatique. Dans la plupart des cas, ce phénomène s’observe en cas de déséquilibre entre les apports et les dépenses énergétiques ; ce qui explique que la MASLD est fréquemment associée au surpoids ou à l’obésité.

D’autres maladies cardio-métaboliques comme le diabète de type 2 ou l’hypertension artérielle sont des facteurs de risque pour le développement de la MASLD. La MASLD peut évoluer vers un stade plus sévère qui implique, au-delà de la présence de stéatose, l’apparition d’une inflammation et d’une fibrose. On parle alors de stéatohépatite associée à un dérèglement métabolique (MASH). Celle-ci peut évoluer vers la cirrhose ou le cancer du foie, mais elle augmente aussi considérablement le risque d’apparition d’autres types de cancers ou de maladies cardiovasculaires.

La surcharge en graisses dans le foie peut entraîner une souffrance des cellules hépatiques et perturber le bon fonctionnement du foie. Cependant, la MASLD est peu symptomatique et évolue en silence, ce qui rend son diagnostic tardif à des stades déjà compliqués et difficiles à prendre en charge.

Pour faire face à cet enjeu majeur de santé publique et fort d’une organisation originale réunissant soin et recherche, l'institut du thorax a développé un programme de recherche pluridisciplinaire combinant des expertises médicales, de recherche clinique et fondamentale. L'objectif est d'identifier les mécanismes participant au développement et à la progression de la MASLD pour prévenir efficacement son évolution et ses complications.
 

Une conférence dédiée au grand public

Deux spécialistes de l’institut du thorax, les Docteures Laura BUTRUILLE, maître de conférences à Nantes Université, et Sarra SMATI-GRANGEON, médecin endocrinologue, maître de conférences à Nantes Université et praticien hospitalier au CHU de Nantes, rappelleront la définition de la MASLD, ses facteurs de risque, la façon de la diagnostiquer et les grands principes de sa prise en charge. Elles présenteront également les dernières avancées de leurs recherches menées au sein de l'institut du thorax.
 

Les intervenantes

• Dr Laura BUTRUILLE 

Maître de conférences des universités à la faculté des Sciences et Techniques, et chercheure à l’institut du thorax (Nantes Université, CHU de Nantes, Inserm, CNRS). Spécialisée dans les maladies métaboliques, elle a mené des recherches fondamentale et clinique sur le rôle de la maladie du foie gras (MASLD) dans le développement de complications cardiovasculaires. Elle a rejoint l’institut du thorax en septembre 2025 pour y développer des projets de recherche. Ses projets se concentrent désormais sur l’étude des mécanismes, notamment les dyslipidémies, qui accélèrent le développement et la progression de la MASLD.
 

• Dr Sarra SMATI-GRANGEON

Médecin et maître de conférences des universités en endocrinologie-diabétologie à l’institut du thorax (Nantes Université, CHU de Nantes, Inserm, CNRS). Au sein du service d’endocrinologie, diabétologie et nutrition de l’institut du thorax, au CHU de Nantes, elle assure en particulier la prise en charge des patients atteints de diabète et de dyslipidémies, participe à la formation des étudiants, et aux travaux de recherche de l’institut du thorax dans ces thématiques. Formée à la recherche à Nantes puis à l’université de Toulouse pendant son doctorat de sciences, elle travaille sur les différents aspects de la prise en charge des patients atteints de maladies métaboliques.