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Biodiversité : de nouvelles observations clés pour comprendre et préserver les écosystèmes côtiers

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  • Le 21 octobre 2024
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Les régions côtières, comme une grande partie du monde, connaissent une perte rapide et alarmante de la biodiversité. En particulier, les herbiers de zostères, des "hot spots" de biodiversité qui protègent les côtes contre l’érosion côtière, sont en déclin dans de nombreuses régions de la planète. Des observations réalisées à partir de données satellitaires par une équipe de recherche de l’Institut des Substances et Organismes de la Mer (ISOMer - Nantes Université) ont permis de cartographier pour la première fois les herbiers intertidaux à l’échelle continentale, et de révéler des variations saisonnières importantes de la superficie des herbiers marins en Afrique du Nord et en Europe de l’Ouest. Ces résultats, qui ont été mis à l’honneur par l’Agence Spatiale Européenne (*), donnent des informations précieuses pour la conservation et la restauration de ces écosystèmes côtiers vitaux.

zone intertidale Les zones intertidales (i.e. zones marines émergées à marée basse) abritent des écosystèmes côtiers marins très productifs et diversifiés. En particulier, les herbiers marins forment un habitat fondamental au fonctionnement des écosystèmes côtiers car ils permettent de nourrir et accueillir une très grande biodiversité (i.e. nombreuse faune et flore marine), d’oxygéner les eaux côtières, d’améliorer la qualité de l’eau de mer, et de séquestrer du carbone.

Au-delà de leur importance écologique, ces zones marines stabilisent également les sédiments et protègent les côtes de l'érosion. Cependant, les herbiers sont vulnérables au changement climatique, à la hausse du niveau de la mer, à la pollution des zones côtières, à l’urbanisation littorale, ainsi qu’à d’autres pressions causées par les activités anthropiques.

"Pour préserver les écosystèmes les plus fragiles, il est crucial de développer des méthodes de surveillance rapides et efficaces afin que des mesures appropriées de protection puissent être prises", explique Bede Davies, chercheur en post-doctorat au laboratoire ISOMer et travaillant dans l’équipe Remote Sensing & Benthic Ecology Ecotoxicology sous la direction de Laurent Barillé et Pierre Gernez. Dans le cadre du projet européen (BiCOME - Biodiversity of the Coastal Ocean) financé par l’Agence Spatiale Européenne, les chercheurs de Nantes Université ont utilisé des milliers d’images satellite à haute résolution spatiale issues de la mission Sentinel-2 pour cartographier, pour la première fois, les herbiers de zostère des zones intertidales à l’échelle continentale, et observer les changements saisonniers de leur superficie du Nord l’Ecosse jusqu’au Maroc.
 

D'importantes variations saisonnières dans les zones intertidales

Ces résultats ont été publiés dans le journal Communications Earth & Environment, permettant d’apporter de nouvelles données importantes pour la compréhension du fonctionnement des écosystèmes marins. "Nos observations ont pu révéler d'importantes variations saisonnières dans les zones intertidales", souligne Bede Davies. "La date du pic saisonnier varie de plus de cinq mois entre le site le plus au nord et le site le plus au sud, ce qui remet en question les hypothèses antérieures selon lesquelles il y aurait eu peu ou pas de fluctuation saisonnière."

Ces résultats inédits ouvrent la voie à un suivi à long terme et à une évaluation plus précise de la biodiversité des zones intertidales à l’aide des données Sentinel-2. La mission Sentinel-2 a débuté en 2015, et est prévue pour durer au moins jusqu’en 2035. Le troisième satellite Sentinel-2C, a été lancé le 5 septembre 2024 et a déjà fourni ses premières images de la Terre.

(*) Sentinel-2 unveils the seasonal rhythm of intertidal seagrass - site web de l'ESA
Baie de Bourgneuf - vue satellite
Baie de Bourgneuf
Mis à jour le 21 octobre 2024.
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