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  • 12 septembre 2022 > 17 octobre 2022
    Campus Tertre
    Pôle étudiant
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Contexte sanitaire à rallonge, précarité des étudiants, études en pointillé, liens rompus, troubles psychologiques parfois, abandons à répétition… 10 étudiantes et étudiants de l’option Infocom de la Licence Lettres Modernes de Nantes Université, se sont exprimé·es librement par la photographie pour proposer un point de vue décalé sur cette période compliquée. Une exposition sensible à découvrir jusqu’au 17 octobre au Pôle étudiant (campus Tertre).

Les photographies n’ont pas pour objectif de pointer du doigt des responsables ou des institutions, mais de tenter une ouverture, par l’humour ou la colère sur le monde étrange que les étudiant·es tentent de traverser en pleine jeunesse.
Sans connaitre vraiment la photographie, ils et elles se sont lancés durant une semaine pour trouver, un accessoire juste, une posture, une mise en scène pertinente. Ils et elles ont accepté de ne travailler que sur quelques photos, des heures entières. Creuser un détail, un angle, une idée, « photoshoper », recommencer, encore toujours, pour peaufiner son idée. Sortir des représentations en papiers glacés qui vendent du rêve. 

Xavier Liébard, le 23 mai 2022

Décalés c’est le nom de cette exposition et c’était aussi le thème imposé aux photographes.
Décalés, comme une sorte de pied de nez libre et impertinent à la période folle que nous traversons tous.
Une manière d'aller chercher du souffle dans les marges, celle de l'imaginaire, de débusquer le détail qui indique la distance prise avec les logiques de la représentation.
Décalés pour chercher dans le geste artistique un sens à la folie du monde.
Décalés pour tenter de faire un pas de côté, sur une image arrêtée. Mettre en pause, enfin.
Et puis se dire qu’avec un appareil photo on est un peu magicien. On peut stopper le monde, le faire sien.
Cesser juste un petit moment, cette folie pulsatile du remplacement, de l’injonction numérique qui gomme sans vraiment effacer.
L’hypoesthésie en médecine, désigne une diminution de la sensibilité nerveuse.
Comment dit-on lorsque l’on commence à perdre de la sensibilité pour les gens, pour le réel, à force d’être enfermé chez soi à regarder les images des autres ?
Faire juste « Clic Clac », enregistrer le temps qui se fige, et se rappeler modestement qu’il est possible de rire de sa situation, de débusquer un peu de poésie, de se mettre en colère.
Simplement de redevenir acteur de sa propre histoire. Que l’art sous toutes ses formes est un merveilleux « chemin de traverse » à emprunter en période de crise, pour retourner vers l’autre...